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Norcam seigneur du néant

Norcam seigneur du néant

Le néant ne se laisse pas dompter

Norcam est née dans l’opulence des hautes sphères Khoda, héritier d’une lignée noble dont les racines s’enfonçaient dans les fondations mêmes du royaume céleste de Balah. Son arrière-grand-père avait été l'un des pionniers, un des premiers Khoda à ériger les tours immaculées de cette cité suspendue entre ciel et étoiles. Dès sa naissance, Norcam fut enveloppé dans un cocon d’exigences et d’aspirations familiales, où chaque geste, chaque mot, portait le poids d’un héritage séculaire. Sa jeunesse fut façonnée par une éducation d’une rigueur implacable, où la politique, la stratégie, et les arts de la guerre s’entremêlaient pour forger un futur leader parmi les Khoda. Ses parents lui inculquaient sans relâche que l’ordre et la stabilité du monde reposaient sur les épaules des Khoda, et qu’il était de leur devoir divin de guider les peuples mortels vers une destinée qu’ils étaient les seuls à comprendre.

Malgré ce fardeau d’excellence, Norcam se révéla être un prodige naturel. Là où d’autres enfants trébuchaient et luttaient pour maîtriser les arcanes de la magie, lui naviguait avec une aisance déconcertante. Chaque incantation, chaque sort, semblait couler en lui, et il n’était pas rare de le voir accomplir des prodiges que même les adultes Khoda avaient du mal à réaliser. À l’âge de cinquante ans (ce qui peut être l'équivalent d'une dizaine d'années pour un humain), alors que ses pairs s’efforçaient encore de comprendre les bases, Norcam se démarquait déjà parmi eux, maîtrisant des sortilèges qui dépassaient leur compréhension. Mais cette précocité avait un prix. Lors d’une cérémonie destinée à démontrer les capacités magiques des jeunes Khoda, Norcam exécuta ses sorts avec une précision chirurgicale, mais quelque chose manquait. L’essence même de la magie Khoda – cette flamme intérieure, cette passion dévorante qui devait alimenter chaque sort – faisait défaut chez lui. Il était précis, certes, mais glacial, détaché, comme s’il n’était qu’un instrument de cette magie, et non son maître. L’assistance, composée des plus éminents Khoda, ressentit un malaise profond en le voyant à l'œuvre. Cet enfant, doué au-delà des mots, semblait étranger à ce qui faisait d’eux des Khoda : la connexion vitale avec l’énergie magique. Pourtant, ce manquement ne fut pas retenu contre lui. Il n’était pas un enfant comme les autres, et ses talents singuliers ne pouvaient être ignorés.

À l’adolescence, sa supériorité naturelle le propulsa rapidement dans l’élite de la formation Khoda. Là, il continua à gravir les échelons avec une facilité qui ne faisait que renforcer l’aura de mystère et de distance qui l’entourait. Tandis que ses camarades luttaient pour maîtriser les disciplines imposées, Norcam, lui, s’en nourrissait, intégrant chaque nouvelle technique, chaque enseignement, avec une rapidité déconcertante. Il devint maître dans l’art du combat magique et de la protection bien avant que ses pairs ne commencent à en comprendre les rudiments. Mais cette facilité, loin de l’élever socialement, le plongea dans un isolement croissant. Les autres jeunes Khoda, incapables de se mesurer à lui, le voyaient comme un être à part, un prodige inatteignable, ce qui renforça son isolement et son détachement. Norcam, conscient de cet écart, se replia davantage en lui-même, concentrant tout son temps libre sur son entraînement, cherchant à combler ce vide qu’il ne parvenait pas à nommer.

Mais cette quête de perfection ne tarda pas à le frustrer. La rigidité des enseignements traditionnels, l’insistance sur la passion et l’émotion comme moteurs de la magie, le laissaient insatisfait. Norcam sentait en lui une autre voie, une autre possibilité. Une magie qui ne serait pas liée aux émotions, mais qui puiserait sa force dans quelque chose de plus fondamental, de plus pur. Alors, en secret, il se lança dans une quête solitaire, explorant des territoires magiques que personne avant lui n’avait osé arpenter. Il chercha à comprendre comment manipuler le vide, comment exploiter l’absence même d’énergie et d’émotion pour créer des sorts. Après des mois d’expérimentations solitaires, il réussit là où beaucoup auraient échoué : il créa les premiers sortilèges de ce qu’il appela la "magie du néant". Cette magie, froide et impassible, ne ressemblait à aucune autre. Elle absorbait la lumière, le son, et même l’énergie, laissant derrière elle un vide absolu, un silence angoissant.

Conscient que cette découverte pourrait être mal vue par les autres Khoda, Norcam la garda pour lui. Mais il ne cessa de l’affiner, de la perfectionner, repoussant toujours plus loin les limites de ce qu’il croyait possible. À la fin de ses études, il se démarqua comme l'un des étudiants les plus brillants que les Khoda aient jamais formés. Sa maîtrise secrète du néant lui conférait un avantage décisif dans toutes les épreuves, et ses tuteurs le considéraient comme un prodige, même si quelque chose en lui continuait de les troubler. On lui offrit alors le choix de son avenir, de suivre n’importe quelle voie prestigieuse parmi les Khoda. Mais Norcam, avec son esprit toujours en quête de défis, se tourna vers une direction inattendue. Plutôt que de suivre la voie politique ou magique à laquelle on le destinait, il choisit l’action, le champ de bataille, où il pourrait éprouver sa magie dans les situations les plus extrêmes.

Il rejoignit les Gorg, une unité d’élite connue pour ses missions périlleuses dans le monde inférieur. Ce choix, surprenant pour ses pairs, était pourtant en parfaite adéquation avec sa nature : Norcam avait besoin de sentir l’adrénaline des combats, de tester ses limites et d’appliquer ses compétences de manière concrète. Pourtant, malgré tout son talent et sa puissance, il manquait cruellement d’expérience du monde d’en bas. Son existence avait été confinée aux hauteurs célestes des Khoda, loin des réalités brutales des mortels et des Hayula. Tout ce qu’il savait d’eux venait des récits, des leçons et des concepts abstraits qu'il avait appris durant toute sa vie . Lorsqu’il fut confronté à la réalité du monde d’en bas, ce fut un choc.

Les mortels, loin d’être les êtres faibles et insignifiants qu’il avait imaginés, se révélèrent résilients, ingénieux, et, parfois, redoutablement tenaces. Mais Norcam, nourri par des années d’arrogance et de mépris, peinait à voir la réalité en face. Il les considérait toujours comme inférieurs, incapables de comprendre la complexité de la magie et de l’ordre qui régissait Safir. Cette arrogance le conduisit à sous-estimer ses adversaires lors de ses premières missions, ce qui faillit lui coûter cher. Mais même ces erreurs ne purent stopper son ascension. Sa puissance brute et son esprit stratège lui permirent de gravir les échelons rapidement, jusqu’à devenir chef d’escouade.

C’est à ce moment que la grande révolte menée par le Hayula Shaheen, l’Élu Éternel, éclata. Les Khoda durent mobiliser toutes leurs forces pour maintenir leur emprise sur Safir, et Norcam se vit confier une mission d’infiltration d’une importance capitale. Son escouade fut chargée de surveiller et, si possible, de neutraliser un groupe rebelle dirigé par Van Persi, un puissant vampire dont la cruauté et la maîtrise de la magie noire étaient légendaires. Fils du grand seigneur Van Basten, Van Persi était un adversaire redoutable, mais Norcam, fort de son talent et de ses succès précédents, abordait cette mission avec une confiance aveugle.

L’attaque se déroula dans une forêt dense et sombre, un lieu où la lumière du jour peinait à percer. Norcam guida son équipe à travers les ombres, évitant les pièges magiques et les patrouilles ennemies. Mais à mesure qu’ils s’approchaient de leur cible, une présence oppressante se fit sentir, un malaise sourd qui envahissait l’air, rendant chaque pas plus difficile. La forêt elle-même semblait se refermer sur eux, comme si elle obéissait à la volonté de Van Persi. Pourtant, Norcam, dans son arrogance, ignora ces signes, les attribuant simplement à la magie noire du vampire.

Puis, soudainement, Van Persi se matérialisa devant eux, entouré d’une aura de ténèbres qui semblaient aspirer toute la vie environnante. Avec une aisance effrayante, il déclencha une embuscade, et des créatures de l’ombre surgirent des arbres, se jetant sur l’escouade avec une violence inouïe. Norcam, pour la première fois de sa vie, se retrouva débordé. La peur, une émotion qu’il n’avait jamais réellement connue, s’insinua en lui, le paralysant presque. Van Persi jouait avec eux, manipulant les ombres comme un marionnettiste, réduisant à néant les attaques des Khoda.

Alors que tout semblait perdu, Norcam, acculé, prit une décision désespérée. Il libéra la puissance qu’il avait jusqu’alors gardée secrète : la magie du néant. Dans un ultime effort, il rassembla toute son énergie, et en un instant, l’air devint glacial. La lumière disparut, remplacée par une obscurité absolue, oppressante. Ses camarades, d’abord terrifiés, crurent qu’il était possédé par Van Persi, mais ils réalisèrent bientôt que Norcam contrôlait cette force inconnue. Fascinés et horrifiés, ils furent témoins de la naissance d’une magie que nul Khoda n’avait jamais osé imaginer.

Norcam créa un vortex de vide, absorbant la lumière, l’énergie, et même les ombres elles-mêmes. Les créatures de l’ombre se disloquèrent, privées de leur substance. Van Persi, pour la première fois, montra des signes de surprise. Sa magie noire, si puissante, se révélait impuissante face au néant. Bien que Norcam ait réussi à inverser la situation, il comprit qu’il ne pourrait pas vaincre un adversaire aussi redoutable. Dans le chaos qu’il avait créé, il ordonna à son escouade de battre en retraite. Ensemble, ils parvinrent à s’échapper de la forêt, laissant derrière eux un Van Persi furieux, mais vivant.

Mais cette victoire eut un prix. L’utilisation non contrôlée de la magie du néant, dictée par la panique et la peur, laissa des traces indélébiles sur Norcam. Son corps et son âme furent marqués à jamais par cette expérience. Ses camarades, bien qu’admiratifs, se mirent à le regarder avec méfiance, conscient qu’il n’était plus tout à fait le même. Le néant, une fois libéré, ne se laisse pas dompter si facilement…

La suite dans le prochain chapitre de l’histoire de Norcam !

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